Controversations
Les Controversations sont des débats entre deux experts de points de vue divergents ou différents sur des questions de sciences et de société. Chaque expert s'exprime à son tour pour défendre son point de vue en présentant ses arguments de manière concise. Les présentations sont suivies d’une conversation entre les experts et le public animée par un chercheur ou un journaliste.
À Gardanne, une question d'actualité est posée le mardi 6 février à 18h : Peut-on se passer des plastiques ?
La 2e édition des Controversations est organisée par l'association Tous Chercheurs en partenariat avec Aix-Marseille Université, le CNRS, l'Inserm et l'IRD. Elle aura lieu de janvier à mars 2018 à Aix-en-Provence, Avignon, Gardanne, Marseille et Nice.
Bertin
Le point de vue de Denis Bertin, professeur en Sciences du Sport et des Matériaux à l’Université d’Aix-Marseille.
Les polymères, communément appelés plastiques sont présents dans notre vie quotidienne et sont devenus indispensables. Majoritairement d’origine fossile, ils peuvent aussi provenir de bioressources ou de recyclage. Les plastiques ont permis de nombreux progrès dans de multiples domaines indispensables au bien-être de l’être humain. Néanmoins, des inconvénients sont bien présents qu’il faudrait anticiper en amont des autorisations de commercialisations. Une question majeure reste la notion de progrès pour l’être humain et son acceptabilité par ce dernier. Sans les plastiques, des domaines comme la santé, l’environnement, le développement durable… n’auraient pas pu être satisfaits et ils permettent à l’être humain de vivre dans de meilleures conditions : quelques exemples les implants, la régénération nerveuse, les membranes de filtration, les textiles et bien sûr majorité des activités de loisirs...
Petit
Le point de vue de Bernard Petit, membre du bureau national et co-délégué Occitanie du Réseau Environnement Santé (RES).
Les plastiques sont des matériaux encore assez mal connus du public, sur le plan de leurs caractéristiques, alors qu'ils sont apparus depuis la fin de la seconde guerre mondiale (environ 70 ans) et qu'ils font partie aujourd'hui de notre quotidien. S'ils sont devenus indispensables dans de nombreux domaines en raison de leur légèreté (transports, bricolage, sports…), de leur résistance chimique (certains emballages, canalisations…), ils sont en revanche très envahissants comme déchets non recyclables au point de créer un 7ème continent dans les océans avec un effet boomerang sur la biodiversité et notre alimentation. Tout n'est pas rose quant à leur composition en raison des nombreux additifs techniques employés, comme les perturbateurs endocriniens. Enfin, étant d'origine pétrolière fossile, est-il bien raisonnable de continuer à les gaspiller de cette manière ?