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Hôtel Karavan / La Caravane Passe
Document sonore
Edité par Budde Music - 2023
Il n'apparait dans aucun guide touristique, pourtant, l'Hôtel Karavan existe bel et bien quelque part dans le 20ème arrondissement de Paris et les musiciens du monde entier jouent du coude pour y poser leurs valises aux côtés de La Caravane Passe. A la réception, on croise une baronne franco-camerounaise qui fait aussi la manche dans le métro. Une comtesse carioca, qui défend la veuve et l'esquimau, occupe la suite roturière du 1er étage. Chambre 21, squatte un vieux punk revenu de La traversée du désert. Une chamane zoréole en exode partage avec Tryo la suite tropicale. Au 2ème étage, le bar sidi-brahim est tenu par des chti-colombiens qui portent la chapka. Des babas algériens cool y sont arrivés par les Raï avec un claviériste kanak et une fanforale du Douzbekistan. On y croise aussi des kabyles occitans perdus sur la route des roms. Et une barmaid turque assure le service. Au fond du couloir à gauche, des loubards de Montreuil en santiag jouent au 4.21 avec des klezmorim bataves et une tsigane hongroise. Une bande de SDF, accompagnés d'un accordéoniste breton viennent de rafler la mise. Dans la salle de restaurant, c'est self-service. Döner Kebab concocté par un clarinettiste turc, poivrons farcis de fanfares, ou charcuteries calabraises et pommes d'amour serbes. Au 3ème étage, la suite belle étoile est pleine à craquer. Un gnawa marocain y fait du bivouak, à côté d'un descendant de russe blanc nihiliste. Le barbecue est assuré par un certain Romain Michel et la mauvaise réputation des manouches et des gitans y est de bonne augure. Il y a même un institut de beauté tenu par des rastas avec une dread sur la langue. Mais ce qui fait la légende de l'Hôtel Karavan, c'est l'illustre fantôme qui le hante : le grand Rachid Taha parraine la maison close depuis l'au-delà.